• Chanter avec son bébé c'est prolonger une relation tendre et proche avec lui.

    Cela  permet une complicité.

    Les premiers chants peuvent être des berceuses.

    La berceuse entraine un effet apaisant presqu'immédiat.

    La berceuse modifie le tonus du parent qui s'apaise, se relache, le bébé lui aussi relache ses tensions. Tout son corps devient lourd, comme dans  un état de relaxation profonde. Le rythme parcourt le corps du parent et de son bébé.

    15 minutes passées avec son bébé à chanter des berceuses apportent le réconfort de la rencontre après l'absence.

    Le psychisme de l'adulte se modifie au fil des berceuses, il devient de plus en plus présent à son bébé. Et le bébé devient de plus en plus réceptif à son parent. Un espace n'appartenant qu'à eux se crée, comparable à un nid douillet sécurisant.

    Le bébé retrouve des sensations qu'il avait in-utéro comme entendre le bruit du coeur de sa mère, les bercements, entendre le son de la voix.Il rencontre aussi le visage de son parent. Le visage étant l'interface entre le dedans et le dehors, en offrant son visage au bébé de façon non intrusive on lui permet de retrouver une continuité avec le dedans (in-utéro). 

    C'est aussi la transmission de sa propre culture, un retour vers ses racines ou vers celles que l'on aurait rêvé de recevoir.Les berceuses sont souvent un souvenir magique, car réconfortant rempli de tendresse et qui permet de recontacter une zone paisible de son histoire de nourrisson. Elles donnent la possibilité d'offrir quelque chose de bon qui vous a été transmis, quelque chose qui procure de la force et de la vie.Des chants qui restent ancrés des années plus tard.

    Le bébé peut, après, s'endormir paisiblement. Il a la capacité de se séparer pour pouvoir dormir seul. Il a besoin de comprendre que les choses partent et reviennent pour être capable de s'endormir. L'adulte a été lui aussi rempli de cette rencontre avec son bébé. 


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  •  Armand 3 ans est en visite chez le médecin. Il est accompagné par son assistante familiale, car il est placé en famille d'accueil. Son assistante fait remarquer au médecin qu’Armand ne veut pas grandir.

    Celui-ci, qui le connaît bien, lui dit : « Mais il faut grandir Armand ! Tu es grand maintenant. » Cet enfant est de petite taille et il ne s'intéresse pas vraiment aux jeux qui l'entourent.

    Armand l'observe d'un regard triste et j'ai le sentiment qu'il n'a pas les clefs pour grandir.

    Cette scène est banale, c'est un échange habituel entre des adultes et un enfant.

    Cet enfant est placé dans cette famille d'accueil depuis 6 mois et il essaie de reproduire avec son assistante la relation qu'il avait avec sa maman. Il veut être dans ses bras toute la journée.

    Comment rejoindre Armand dans sa détresse ? Comment lui donner la possibilité de grandir loin de sa maman ?

    Que connaît Armand de son histoire ? Est-ce que quelqu'un a pu lui dire que sa maman est déficiente intellectuelle, en lui expliquant ce qu'elle peut faire et ce qu'elle ne peut pas faire ?

    Est-ce qu'il sait qu'il peut faire autre chose que des câlins sans trahir sa mère ?

    Il y a des explications qui ouvrent l'enfant vers un chemin de vie.

    Des paroles justes, proposées à l'enfant, qui viennent donner du sens à son histoire et lui offrent la possibilité de s'ouvrir à ce qui l'entoure.

     

    Olivier, 2 ans et demi, est devenu très difficile. Il entre dans des colères de plus en plus fréquemment. Il se frappe la tête sur le sol et refuse le réconfort de ses parents. Tout son entourage (grands-parents, amis ...) disent qu'il est méchant. On le menace d'une punition pour qu'il s’arrête, mais rien n'agit.

    Mais, est-ce qu’Olivier à la possibilité de s'arrêter ?

    Il a commencé à se mettre dans ces états quand sa soeur Julia, 7 ans, est allée dans une école pour enfants précoces intellectuellement.

    Lors de l'échange, il est évoqué le fait que ces évènements familiaux ont renvoyé la mère d'Olivier et de Julia à sa propre histoire d'enfant. Le départ de Julia dans cet institut a rappelé à sa mère ce qu'elle a vécu, petite, avec sa soeur, la tante d'Olivier et Julia. Sa soeur était également une enfant précoce, or leurs parents ont toujours privilégié les compétences intellectuelles. Cette maman s'est toujours sentie rejetée, car elle n'était pas une brillante élève et de plus elle était très tonique !

    Le départ de Julia a ravivé cette blessure et cette colère enfouies en elle depuis longtemps. C'est Olivier qui est devenu « le porteur » de la douleur de sa mère.

    En expliquant à Olivier : « Cette colère n'est pas à toi, le départ de ta soeur dans l'institut a réveillé chez ta maman ce qu'elle a vécu avec sa soeur. Tes grands-parents privilégiaient ta tati, car pour eux être très intelligent, c'est important ! Ta maman, quand elle était petite, s'est sentie humiliée, et bien seule, car elle aimait construire des cabanes et jouer avec ses amies. Cette souffrance n'est pas à toi, alors je te propose maintenant que nous avons compris, de laisser cette colère et de continuer ton travail de petit garçon en jouant, en apprenant des choses... »

    Il n'a jamais refait de colères ingérables. Quelques jours après, il a redit ces paroles à ses parents : « Je n'ai plus de colère, la colère est à maman ! »

    C'est une chance que la situation se soit dénouée aussi vite.

    Souvent les enfants qui ont été très coléreux n'ont plus les clefs pour se calmer. Ils ont besoin du psychisme de leurs parents ou de l'adulte référent pour se calmer.

    Si l'adulte est à chaque fois en colère - souvent parce ce qu'il ne sait pas comment répondre -, comment l'enfant peut-il s'apaiser ?

    Proposer ses bras face à la colère peut aider un tout-petit à se calmer, ou tout au moins à réguler l'intensité de l'émotion qui le traverse.

    Lui apporter des mots pour penser et faire face à la situation comme par exemple : « Je ne comprends pas le pourquoi de ta colère, c'est difficile pour moi de te voir dans cet état, j'ai même peur quelquefois et du coup je crie aussi fort que toi. Mais on va essayer de trouver la ou les causes de ton mécontentement. » 

     

    Le jeune enfant envahi par la colère peut avoir peur de ce qui se passe à l'intérieur de lui. Peur aussi de l'effet qu'il produit sur les autres.

    Dans ces situations, l'enfant a besoin de notre empathie. Que ressent-il ? On peut faire des hypothèses et les lui proposer.

    L'enfant ne saisit pas toujours le sens des mots et des explications mais il comprend toujours quand on accueille ce qui est « en travail » chez lui, car il se sent rejoint dans sa vie émotionnelle profonde.

     

    Joséphine a 1 an, elle hurle toutes les nuits depuis sa naissance. Ses parents sont fatigués et désespérés. Ils ont tout essayé pour calmer Joséphine : les biberons la nuit, dormir avec elle dans leur lit, dormir dans sa chambre, la laisser crier, la réconforter... mais rien ne fonctionne et elle recommence toutes les nuits.

    Ils finissent par penser qu'elle est capricieuse et ils sont en colère contre elle.

    Pendant la consultation, le papa va raconter qu'avant sa naissance, ses parents ont perdu un bébé pendant l’accouchement. Cet évènement traumatique est resté un secret dans sa famille, il l’a appris par une cousine alors qu'il avait 24 ans !

    Le papa lui même avait des troubles du sommeil importants quand il était nourrisson.

    Toute mon attention va d'abord du côté du père pour lui dire combien cela a dû être angoissant de naître après un bébé mort. Surtout qu'il a grandi sans que cet événement soit exprimé et partagé dans sa famille.

    Il avoue avoir eu très peur que Joséphine décède au moment de sa naissance.

    Après avoir expliqué tous ces éléments de l'histoire familiale à Joséphine, en posant des mots sur les inquiétudes de son papa et en lui donnant une réponse aux questions qu'elle posait en se réveillant la nuit, Joséphine a pu acquérir un bon sommeil.

    On peut imaginer qu'elle venait demander : « Mais qu'est-ce qui se passe pour mon père ? Est-ce qu'il y a du danger ? » En expliquant les sensations et ressentis qu'elle avait perçus, en répondant à ces questions, elle a pu s'apaiser.

    Bien sûr, on peut se demander ce qu'elle a compris de ces explications. Ce qui est probable, c'est qu'elle s'est sentie comprise et rassurée de recevoir des réponses à ses interrogations. Elle a été rejointe dans son inquiétude, et cela elle est en mesure de le percevoir très vite !

     

    Le tout-petit ressent beaucoup de choses lors des gestes échangés et des diverses interactions avec son entourage.

     

    Quand une grossesse a été compliquée, l'accouchement difficile, les parents ont pu s'inquiéter sur le devenir de leur bébé. Toutes ces inquiétudes peuvent être encore présentes quand l'enfant grandit, alors même qu’elles font partie du passé. Quand le début de la vie a été mouvementé, le bébé a besoin de savoir ce qu'il s'est passé et surtout qu'on le rassure en lui disant que maintenant tout va bien. Sinon, il peut avoir besoin de venir interroger ces événements par ses pleurs, le repli sur soi, les troubles du sommeil... Il vient demander à sa façon : « Est-ce qu'il y a un danger ? Est-ce que je vais vivre ? Pourquoi a-t-on eu si peur pour moi ? »

     

     

    Chez un jeune enfant, les incidents et les traumatismes ne sont pas figés, l'apport d'explications lui permet souvent de les assimiler et de les intégrer sereinement. Il acquiert alors une sécurité intérieure et la liberté d'évoluer plus facilement.


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  • Extrait d'un échange de Françoise Dolto avec des collègues lors d'une conférence du 18 juin1977 

     

    Toujours d'actualité !Je crois même que l' on n'a pas fini de comprendre !

     

    Voici la question de Marie Claire Busnel à Françoise Dolto au sujet de l'âge auquel on peut expliquer à un bébé des choses le concernant 

    "Je voudrais vous demander une précison. Quand vous dites : "il faut leur parler de ... ", c'est à des enfants de quel âge ?

    Réponse de Françoise Dolto 

    "Je ne sais pas... 8 jours...15 jours.

    Par exemple, l'enfant qui ne peut plus téter sa mère, la soi-disant anorexie du nouveau- né ...

    Bien sûr, c'est dans les bras de la mère, c'est dans une relation triangulaire, mais tout ce que la mère dit, je le redis à la personne de l'enfant. La mère disant : "Mais, vous pensez bien, il ne comprend pas, pourquoi lui parlez vous ? ..."

    J'ai parlé avec des pédiatres, qui travaillent maintenant avec moi, et qui ont essayé ce qu'ils ont cru au début être un truc, en disant : " Elle est complètement farfelue, mais on va essayer...pourquoi pas ?..."

    Et alors, surprise, chaque fois qu'ils parlent à la personne de l'enfant, lui disant ce que la mère vient de dire, au lieu de parler de l'enfant, avec la mère, sans s'adresser à lui personnellement il y a une transformation complète des rapports de ces médecins à ces bébés. Il n'est jamais trop tôt pour parler à un être humain. C'est un être de parole, dès la vie foetale, et moi, je comprendrais très bien qu'une mère et qu'un père parlent à la personne du foetus qui est dans l'utérus de la mère. Peut-être, c'est un fantasme chez eux, peut-être... En tous cas, l'effet de cette parole est telle...c'est pas du tout une parole de psychanalyste....

    Enfin, maintenant qu'à France-Inter, vous le savez, je fais ces émissions, combien de lettres sont venues confirmer la stupéfaction des parents qui se sont dit : "On va tout de même essayer." Par exemple : l'insomnie d'un enfant c'est grave. Tout un immeuble en résonne. On le berce, on le secoue, on le tape, on le drogue...Oui, il faut voir les complications de la vie, ce que ça peut faire un enfant qui crie toute la nuit, le père qui travaille, la mère qui travaille, ils sont obligés de le bercer toute la nuit pour que les voisins ne les flanquent pas à la porte. Quelle fatigue !

     

    Alors,  ils disent : "On peut toujours essayer de faire ce qu'elle dit : ça ne peut pas faire de ça ne peut pas faire de mal." Et résultat : l'enfant se met à dormir tranquillement parce que la vérité est dite ; on lui a dit de quoi il souffrait, il voulait dire quelque chose en criant et en dérangeant ses parents, on a su reconnaître son désir, il est sécurisé. Qui que nous soyons, je crois qu'à notre naissance nous sommes dix fois plus intelligents qu'à l'âge où nous croyons l'être, à 20 ans ... Nous avons tout en nous ; l'intelligence, après elle se distribue sur de multiples désirs, intérêts. Enfin, c'est comme une partie d'échecs, tout est possible au départ.....

    .... C'est ça, cette parole : jamais trop tôt pour "parler vrai". Ce qui est arrivé à cet enfant, ou ce que quelqu'un nous dit de lui. On vous dit quelque chose devant l'enfant, il faut reprendre " Tu entends, ton père dit ça, mais toi peut-être as tu vécu cet évènement autrement que lui le dit." Parler à sa personne, en lui laissant la place pour une réponse que nous n'entendrons pas puisqu'il n'a pas la parole pour parler, mais qu'en désir il émettra....

    Extrait du cahier du nouveau né 1 et 2 "Naître ...et ensuite ?" p 207 /208

    Vous pouvez retrouver des extraits de ses émissions de radio dans ce coffret de CD


    Si vous souhaitez plus d'informations sur Françoise Dolto vous pouvez visiter le site des archives

     

    www.dolto.fr

     


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  • Le concept de l'écoute des bébés et des parents c'est de réunir les parents autour de leurs bébés (jeunes enfants) 0-3 ans, afin de comprendre pourquoi ils ont des troubles du sommeil, de l'alimentation, pleurs importants, opposition constante...L'originalité de cette consultation est de croiser des éléments de l'histoire familiale avec l'ici et le maintenant en s'inspirant des travaux de psychogénéalogie. Le résultat est souvent étonnant ! 

    Je reçois des parents et des bébés durant 1 heure.  Je vois aussi des parents très inquiets face au devenir parents.

    La consultation est aussi intéressante pour les tout-petits qui ne supportent pas les limites ou la frustration. C'est rarement  un problème d'éducation, c'est plutôt une colère ou la réactivation d'un conflit lié à l'histoire des parents autour de l'autorité par exemple.

    Pendant notre rencontre, nous revisitons ensemble l'histoire de la naissance de l’enfant, mais aussi l'histoire des parents pour essayer de venir éclairer les difficultés rencontrées. Je ne m'occupe pas du symptôme sauf au début de la consultation, quand j'explique à l'enfant pourquoi ses parents l'ont amené, et à la fin lorsque je lui redis ce que j'ai compris. La consultation vient modifier un ou des élément(s) de la dynamique familiale : il est donc important que le papa soit présent pour que cette réorganisation soit faite avec lui (quand c'est possible). Je ne donne pas de conseils, je me permets d’énoncer des éléments importants pour que l'enfant retrouve un apaisement .

    La durée de la rencontre permet aux émotions de s'exprimer, chacun doit y trouver sa place ! En général, une à trois consultations sont réalisées, je propose aux familles de me recontacter 10 jours après pour faire le point. Je n'hésite pas à orienter les parents vers un psychothérapeute si le besoin s'en fait ressentir : ce type de démarche permet de faire levier sur ce qui était en questionnement entre le ou les parent(s) de cet enfant, mais cela ne modifie pas leur problématique personnelle. 

    C'est comme si cet enfant venait demander à ses parents, par son symptôme :  « mais qu'est-ce qu'il y a à cet endroit qui est douloureux ? » Les troubles du sommeil sont, par exemple, souvent liés à un décès, à quelque chose autour de la mort (fausse couche/IVG/deuils non résolus...), mais aussi à des questions autour de la sexualité. Environ 70 % des motifs de des motifs de consultation sont d’ailleurs liés à des troubles du sommeil.

    Après chaque séance, je suis toujours émerveillée des effets de la parole et des capacités des bébés à se les approprier. Les parents sont souvent étonnés de l'effet de la parole. Ils n'imaginaient pas le lien entre leur histoire et celle de leur enfant. Ils disent souvent :  « mais il ne savait pas ce que j'avais vécu », comme si nous étions coupés de ce que nous avons traversé. Je leur explique alors que le jeune enfant a accès d'une façon inconsciente à ce que nous avons nous-mêmes vécu bébés. Évidemment, cela lui arrive par  le biais de ses sensations. Il ne le comprend pas intellectuellement, mais à l'occasion  des échanges, particulièrement au moment des soins (portage, allaitement au sein ou au biberon, toilette...). Par exemple, une maman n'arrivait pas à coucher son bébé, et elle demandait souvent à son mari de le faire. En me rendant à leur domicile, j'ai pu constater ce fait et j’ai interpellé la mère à ce sujet, ce à quoi elle m'a répondu :  « je me sens tellement en échec quand je le couche que je ne veux pas être en contact avec ce sentiment. » J''ai reformulé au bébé ce qui venait de se dire. Faisant l'hypothèse qu'il pouvait vivre cela comme une situation angoissante liée au coucher, je lui ai dit : « tu vois, ta maman n'a pas peur qu'il t'arrive quelque chose quand elle te couche, elle n'a pas peur que tu meures, elle a juste très peur de se sentir en échec, car quelque chose de l'histoire de ta maman la fait beaucoup douter d'elle ». Cet enfant qui vomissait et hurlait au moment d'aller au lit s'est complètement apaisé après la consultation. On peut imaginer que son ressenti était d'être en danger, voire qu'il allait mourir tellement l'appréhension de sa maman s'était transformée en angoisse. Il y avait une association forte entre aller au lit et et l'angoisse.

    Pendant la consultation, le parent doit essayer de préciser ce qu'il ressent. Ce n’est qu’ainsi que, par la suite, on pourra éclairer le bébé sur son ressenti et l'amener à lâcher un problème qui ne lui appartient pas ou qui n'est plus d'actualité. On imagine souvent que taire la vérité protège les tout-petits. Or, c'est bien souvent l'inverse qui se produit. En énonçant à l'enfant des éléments le concenant, on lui donne des jalons pour se construire. 

    Les témoignages qui suivent les  consultations montrent un apaisement du bébé. Certains parents qui se sentaient persécutés par les symptômes de leur bébé se sentent soulagés, et une maman m'a dit un jour : « je peux enfin l'aimer ! » 

    plus d'infos sur les témoignages sur   www.ecoutebebesparents.com


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  •  

    Un bébé a besoin que le parent qui s'occupe de lui, soit disponible psychiquement. C'est-à dire qu'il garde une place en lui pour penser à son enfant, et pour être présent à lui dans l'ici et le maintenant.

    C'est prendre du temps près de lui en étant disponible et en le regardant.

    - En observant ce qu'il aime faire

    - ce qu'il regarde 

    - comment il utilise son corps.

    Quand on est fatigué ou préoccupé ou toujours actif, on peut décider de prendre 1 à 3 fois 15 mn  par jour pour s'asseoir près de son bébé, en laissant une place en soi pour lui.

    Souvent quand un enfant a du mal à manger ou qu'il pleure beaucoup, on est préoccupé(e) par ce problème. On va essayer de trouver une solution en changeant de lait, s'il est au biberon ou en imaginant que notre lait n'est pas assez nourrissant s'il est nourri au sein. L'inquiétude peut alors prendre tellement de place que l'on n'est plus disponible psychiquement pour son enfant.

    Et comme  il attend cette disponibilité, il peut continuer de pleurer encore plus. Quand le parent est submergé par ses émotions, certains bébés peuvent devenir inconsolables.

    Si on se sent fatigué(e) ou anxieux(e) pour avoir cette disponibilité pour son bébé on peut lui dire par exemple "tu sais je suis très fatigué()e ou inquiet(e) pour X raisons, ce n'est pas de ta faute, je voudrais être plus présent(e) à toi mais je n'y arrive pas".

    Alors il est possible de demander à un(e) ami(e)ou un membre de la famille ou un professionnel(le) de venir en soutien.    

     

      

     


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  • Le regard : poème de Mariette   

    J'ai toujours cherché un regard

    Qui fait de moi quelqu'un de rare

    Un regard qui me sourit

    Qui fait que je suis en vie

    Un regard qui m'accompagne sur la route

    De toutes mes peurs et mes doutes

    Un regard d'amour qui me donne de la joie

    Qui montre que je suis unique d'être moi

    J'ai besoin d'un regard qui soit beau et saint

    Qui montre que je peux être quelqu'un de bien

    Un regard d'amour qui fait naître l'enfant

    Permettant à la femme d'être mère à présent


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  •  

    En maternologie on distingue la naissance physique de la naissance psychique.

    Pour comprendre la naissance psychique, il faut retourner dans la période où ce bébé était in -utéro. Dans cette vie prénatale, le fœtus baigne dans une homogénéité constante. Il a un corps organique et en même temps un corps global qui lui permettent la rencontre avec une homogénéité vitale. Le bébé va faire la connaissance avec la totalité comme quelque chose de constant, il forme un tout, il est un tout. Il fait la rencontre avec l'absolu. On peut imaginer une jouissance totale. Il va s'approprier cette expérience et va enregistrer cet état grâce à la capacité d'enregistrement cortical. Jean-Marie Delassus le nomme comme « un mode acquis in- utéro ».

    C'est comme si grâce à cette homogénéité, le fœtus acquérait une vision intérieure en relation avec les caractéristiques du dedans. Son œil est en contact direct avec l'origine. Jean-Marie Delassus en donne cette définition : « l 'œil est d'abord un organe de chair jouissant de sa totalité, la totalité originelle»«Le visible était ce que nous étions et nous étions en lui ». Il dit aussi « les yeux avec lesquels nous naissons ont commencé par voir l'origine. Il y aurait un état de vision d'avant la vue, de perception d'avant le regard. » (1998, p 50/51)

    La naissance physique va venir interrompre brusquement ce vécu de totalité. Le bébé va se trouver projeté dans un monde qu'il ne connaît pas, en rupture totaleavec le vécu utérin. Il arrive avec une immaturité motrice qui va nécessiter l'aide d'un autre pour répondre à ses besoins vitaux.

    La seule façon pour le bébé de retrouver un sentiment de continuité, c 'est de rencontrer le regard de sa mère. Dans les heures qui suivent l'accouchement, il y a un lever natal du regard. C'est en rencontrant les yeux de sa mère que le nouveau-né va retrouver le sentiment de totalité intérieure.

    C'est la rencontre de ces deux regards qui va permettre la naissance psychique du bébé. Il y a une correspondance, une harmonie entre l'intérieur et l'extérieur, le dedans et le dehors. Jean-Marie Delassus précise « tout accouchement psychique se fait par les yeux ». La mère accueille l'enfant au sein de son visage. Jean -Marie Delassus ajoute «ce regard est un appel d'être, en tout cas, un appel confondant, extrêmement émouvant qui bouleverse la mère et le père, leur fait ressentir qu'au delà du petit corps d'enfant, un être vient au monde et représente la part la plus essentielle d'eux mêmes qu'il réclame pour vivre » (2003,p 101). Leur relation vient s 'enraciner autour du regard. Et l'allaitement va être le moment privilégié de ce contact œil à œil. Cette expérience va se reproduire à chaque fois.

    Le bébé boit, échange des regards et se rendort. Il envoie des signes de satisfaction à sa mère qui se voit comme une bonne mère. On parle de cycle du don. Grâce à ces échanges, les deux êtres peuvent se retrouver.  Il y a une première phase où le bébé est absorbé par le fait de se nourrir. La mère est heureuse de pouvoir apporter cette satisfaction à son enfant et son visage s'épanouit. Après 5 à 10 minutes, arrivent la deuxième phase, celle de la rencontre. L'enfant qui commence à avoir moins faim, recherche le regard de sa mère qui se laisse toucher par celui-ci. Il y a un échange profond entre eux. Puis, ce moment l'amène à une troisième phase celle de la rêverie, il continue à boire mais en étant ouvert à ce qui se passe autour de lui.

     Si le nouveau-né n'a pas la possibilité de rencontrer le visage maternel, il va se se refermer sur lui même et développer des comportements régressifs et des symptômes de mal-être. C'est par le regard que le lien ombilical devient un lien psychique.  

    Cette rencontre  avec son bébé est quelquefois difficile, on peut se retrouver très inquiet(e) que cette relation  ne se mette pas en place tout de suite . Quand on rencontre une difficulté de ce type là, il faut  consulter un professionnel et vous pouvez aussi trouver  le soutien spécialisé  de l'association Maman Blues www.maman-blues.fr .

    Pour plus d'infos sur la maternologie : maternologie.fr

    Delassus Jm (1998) Devenir mère -La naissance d'un amour, Paris Dunod

     

    Delassus JM (2003) Accouchement naissance et regard. Cahier de maternologie n° 20


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